I came across this great article in the French Magazine "Le Point" on the massive cheating going on in French Casinos, especially in those ritzy gambling palaces in Monaco, Caanes and along the rest of the French Riviera, where I, myself, have done some serious casino cheating over the years! If you do not read French, use the Google translator and you should get the gist of it...Enjoy.
En 1873, Joseph Jagger repère une roulette défectueuse au casino de Monte-Carlo et décide de l'exploiter à son avantage. En peu de temps, cet ingénieur britannique amasse 2 millions de francs-or, l'équivalent actuel de 3 millions et demi d'euros ! Plus d'un siècle plus tard, de nombreux cerveaux tout aussi ingénieux que peu scrupuleux lui ont emboîté le pas. "La grande époque de la triche sur la Côte d'Azur se situe dans les années 70 et 80", confie Christian B., responsable de la vidéosurveillance du Ruhl Casino Barrière à Nice. Au cours de l'été de 1979, un gang mené par un Tchèque parvient ainsi à rafler 30 millions de francs aux tables de jeu, dont le tiers provient du casino municipal de Cannes. Quatre ans auparavant, des truands fichés au grand banditisme avaient délesté le palais de la Méditerranée à Nice de 5 millions de francs en une seule partie truquée ! C'est aussi le temps des affaires de baronnage, où clients et croupiers sont de mèche, et qui éclaboussent l'ensemble du littoral azuréen."La plus grosse affaire reste celle du Palm Beach à Cannes, à la fin des années 80", confie Anne-Marie Sallenave, chef de la section niçoise de la police des courses et jeux. Dix-huit prévenus avaient été interpellés à l'époque et le casino avait fermé ses portes. Le montant détourné ? "Incalculable", dit-elle. Dans un article publié en avril 1990,L'Humanité parle d'une escroquerie qui "porterait sur 50 millions de francs" rien que pour l'année 1988.
Flagrant délit. En 2011,"la triche est devenue marginale", assure Anne-Marie Sallenave. Il est vrai que, avec l'arrivée de moyens de surveillance performants et l'instauration de réglementations strictes, les tricheurs professionnels semblent appartenir à une espèce en voie d'extinction."Avec 200 caméras installées, je vois passer le moindre moustique dans mon établissement", assure Jean-Charles Pitt, directeur du Ruhl Casino Barrière à Nice. Si l'on ajoute à la vidéosurveillance le contrôle obligatoire d'identité depuis 2006, des tables de jeu sur écoute, la création ces dernières années d'un fichier national qui liste les joueurs indésirables, les casinos de la Côte, une quinzaine en tout, ont toutes les raisons d'afficher une certaine sérénité.
Ce qui n'empêche pas des fraudeurs futés de tenter leur chance. En 2004, à Beaulieu-sur-Mer, un gang international a mis au point un scénario digne de "Mission impossible". Les joueurs utilisaient des minicaméras dissimulées dans leurs manches pour espionner le jeu de leurs adversaires. Les images étaient transmises à un ordinateur piloté par un complice à l'extérieur, qui leur indiquait les consignes à suivre grâce à des oreillettes. Bilan : 40 000 euros extorqués en une soirée au stud poker et une prise en flagrant délit ! "Au début des années 2000, des Italiens, dont un ancien croupier, avaient mis de la limaille de fer dans une bille truquée. Ils agissaient avec un aimant pour la contrôler et ont réussi à prendre 470 000 francs", raconte également Jean-Pierre Alezra, commissaire divisionnaire et chef du Service central des courses et jeux en France. On citera aussi le cas d'Ali Tekintamgac, un Allemand d'origine turque, disqualifié en septembre 2010 du Partouche Poker Tour, au Palm-Beach à Cannes, pour avoir comploté avec un faux journaliste.
Fil invisible. Mais ces cas restent exceptionnels. De manière générale,"la triche reste artisanale", insiste Anne-Marie Sallenave. A l'image de ce joueur qui avait accroché son jeton à un fil de Nylon invisible, juste avant de goûter aux geôles monégasques. Ou de ces trois "empalmeurs" italiens qui dissimulaient des jetons dans le creux de leur paume à l'automne 2010 au casino Ruhl Barrière. Loin des tricheries audacieuses d'autrefois, "on a davantage affaire aujourd'hui à des opportunistes qui volent des jetons qui traînent ", commente Christian B. Une pratique, bien que tolérée par la loi, est particulièrement dans le collimateur des casinos : le comptage de cartes. Avec l'installation ces dernières années de sabots électroniques, qui mélangent le jeu en permanence, cette activité est désormais rendue "impossible ", selon les professionnels. Impossible ? Un employé de casino affirme que, récemment, l'un de ces calculateurs de génie, originaire d'Europe centrale, est reparti avec 100 000 euros en poche après une partie de black jack dans un établissement azuréen. "C'est comme voler une Rolls-Royce en pièces détachées. Ils ne sont qu'une poignée dans le monde à pouvoir faire ce qu'il a fait", dit-il.
Que ce soit aux tables de jeu ou aux machines à sous, on peut se demander combien de petits malins réussissent à passer au travers des mailles du filet. "Le temps que l'on détecte la fraude à la vidéo, les tricheurs sont souvent partis", reconnaît Philippe Frizon, chef de l'antenne PJ à Nice. Difficile ensuite de leur mettre le grappin dessus, d'autant que certains fraudeurs, en majorité des étrangers, n'hésitent pas à utiliser de faux papiers pour parvenir à leurs fins. Certaines arnaques restent également difficiles à authentifier. En 2007, trois Scandinaves sont parvenus à subtiliser 10 000 euros aux machines à sous d'un établissement niçois. Repérée par la vidéo, la bande a finalement été relâchée par manque de preuves. Christian B., du casino Ruhl, l'assure : "99,8 % des affaires finissent par être connues, car les tricheurs reviennent tous."